Shilpa Paranjapé

Notes sur la couleur

du 7 au 25 octobre 1997


Shilpa Paranjapé


née en 1968 à Bombay
atelier : 489 Annapurna,
Adenwala road, Matunga
BOMBAY - 400 019
022.409.65.55

Formation
1989Diplômée des Beaux-Arts (Bachelor of Fine Arts), Sir J.J. School of Arts, Bombay.
1993Boursière du Gouvernement français à Paris (1 mois)
Stages
1989Estampe, Bharat Bhavan, Bhopal
1991Sculpture, Alliance française, Poona
1992Aquarelle, Artist Centre, Murud
Expositions personnelles
1996Cymroza Art Gallery, Bombay
1997Galerie du Haut-Pavé, Paris
Expositions collectives
1989Exposition de la Monsson, Bombay
1990Balgandharva Art Gallery, Pune
1991Balgandharva Art Gallery, Pune
1992Shridharni Art Gallery, New Delhi
Lalit Kala Akademi, New Dehli
1996Sans Tache, Bombay
1997Harmony Show, Nehru Centre, Bombay
Womens Artists Show, Cymroza Art Gallery, Bombay


Sans titre, 1997
Aquarelle sur bois et papier,
45 cm x 30 cm


La peinture est pour moi une étude ou plutôt une recherche de couleurs et d‘images biomorphiques - d‘images qui imprègnent la conscience et qui réagissent avec des couleurs que je ressens et que j‘éprouve.
Travailler la subtilité des couleurs et des images, observer la luminosité croissante d‘une couche en juxtaposition avec une autre constituent donc la thématique de mon oeuvre. La gouache me permet d‘expérimenter les variantes d‘intensité des couleurs dans toute leur échelle.
Laissant de côté toute volonté de narration concrète pour conférer à mon ›uvre une qualité rêveuse et fantaisiste, je tente de faire voyager l‘oeil dans l‘espace, traversant les couches physiques aussi bien que celles créées par les transparences de couleurs.

Shilpa Paranjapé, traduction : Nandita Waglé


Gouache sur bois et papier. Ce n‘est pas seulement une description mais plutôt le thème de cette série récente d‘oeuvres de Shilpa Paranjapé. Chaque petit tableau est un objet de contemplation, doucement expressive, silencieusement évocatrice. Décrire ces oeuvres par le biais de l‘écriture me semble une chose grossière et sans la moindre nécessité. Pourtant, on se rend compte que l‘appréciation critique d‘un art demande une expression verbale qui révèle l‘orientation d‘un spectateur aux autres spectateurs potentiels.
Travailler à la gouache requiert de la délicatesse et de la décision chez le peintre. Le mot «décision» est peut-être trop dur, car il se rattache souvent à l‘idée de rationalité et de logique. Je préfère donc dire que la gouache demande une sûreté de touche instinctive ainsi qu‘une sensibilité fluide, qui guident le pinceau pour découvrir, à chaque coup, une surface inconnue. C‘est en fait le trait caractéristique de la gouache que d‘alterner entre la semi-opacité et la transparence totale. La gouache est capable de traduire des subtilités tonales, arrivant presque à créer l‘illusion que la lumière est constituée de voiles multicolores.
Il est très difficile de créer des oeuvres qui n‘en rappellent pas d‘autres, dans le même style, ou qui ne ressemblent pas à des oeuvres connues. Pour ce qui est de l‘oeuvre de Shilpa, c‘est, en fait, le manque d‘affirmation a priori qui garantit sa réussite. Elle laisse parler son matériel, son médium et son imaginaire, rien qu‘eux. Le peintre n‘intervient pas entre l‘art et le spectateur. Shilpa laisse le spectateur tranquille, en paix avec ses objets de contemplation.

Dilip Chitré, écrivain marathi et peintre, traduction: Nandita Waglé

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