Richard Negre

"minimalisme complexe"

19 février au 22 mars 2008


Richard Negre

Né à Paris en 1976
8 rue de la Grande Chaumière
75006 PARIS
richardnegre@yahoo.fr
0146 33 41 83 / 06 73 93 73 31
richardnegre.com

Exposition personnelle
2008Galerie du Haut Pavé, Paris
2004IgorMarq arquitectos, Barcelone
Irregular Art Beat, Londres
2003Institut Hongrois, Paris
Expositions collectives
2008Salon de Montrouge
2007« Novembre à Vitry », Galerie municipale, Vitry-sur-Seine
2006« Novembre à Vitry », Galerie municipale, Vitry-sur-Seine
Estampa, Madrid
2002Galerie Espai 29, Andorre
Résidence
2006International Workshop, Atelier of Alexandria, Égypte
Commande publique
2006Peinture murale (19 x 4.40 m ), Mémorial de Caen
Livres d’artiste
2008« Soulèvement », poèmes de Tita Reut, Imprimerie d'Alsace-Lozère, BnF
2006« Furieux de ces bagarres », poèmes d'Alexandre Gambler, Presses de Barataria, BnF
Filmographie
2008« En attendant », 3'- Badlands Productions
2006« Sous l'escalier », 5'37'' - Badlands Productions
1999« La forme et la couleur », 6'22'', Production Gobelins
Festivals
2008Festival International du Cinéma d'Animation, Annecy
2008Int'l Fest of Cinema and Technology, Los Angeles
2007Festival International du Film sur l'Art, Montréal
Vidéoformes, Clermont-Ferrand
Festival Summertime, Belleville-sur-Saône
Décors
1999« Trust me », (comédie musicale) Contemporary Dance Theatre , Lincoln Center, New York

Richard Negre - 1
Boîte, 2007 bois et fil teinté de pigment fluorescent, 12x24x14,5

Richard Negre - 2
Cordage, 2007 sangle teintée de pigment fluorescent

Richard Negre - 3
Image du film Sous l’escalier, 2006

Richard Negre - 4
Image du film En attendant, 2008

Richard Negre - 5
Presque-volume, 2007, calques découpés superposés

Richard Negre - 6
Presque-volume, 2007, feutre sur calques superposés

Richard Negre - 7
Cordage, 2007 corde teintée de pigment phosphorescent, env. 270x150

Minimalisme complexe
Pour avoir découvert l’oeuvre de Richard Negre pour la première fois dans son atelier, j’en ai gardé le souvenir d’un point de vue particulièrement complexe. Pourtant le minimalisme des formes superposées par calques successifs, accrochées au mur, me semblait affirmer la solidité de leur découpage géométrique, tout en les dissimulant derrière la fragilité tremblante de ces papiers translucides. Devant moi, immobilité et mouvance s’additionnaient pour signifier leur « presque volume », et l’ambiguïté de leurs formes. Tout dans le travail de Richard part du point, pour tracer dans l’espace, et sur des surfaces planes, la linéarité de tracés qui évoquent ce qui se construit et ce qui se détruit.
Grâce au papier calque, mes yeux ne peuvent complètement suivre ces parcours rectilignes, de points d’ancrage en points de ralliement, car le trouble inhérent à ce support, me fait aller sans assurance au delà de la surface, afin de pouvoir me perdre en profondeur dans d’insondables contrepoints. L’artiste peut même poser des feutres, comme des points d’attache saturés sur la relative froideur de ces papiers éteints, mais cassants, que sont les calques. Ces œuvres peuvent m’apparaître d’une simplicité minimaliste, tout en me troublant par la complexité de leurs tensions et des illusions qu’elles m’offrent en me proposant des points de vue, multipliant à l’infini les points de fuite. Et ce n’est pas par hasard que, de points de repère en points d’impact, l’artiste qui n’a pas oublié sa formation scientifique, me signale qu’il va planter sur le mur quelques pointes qui vont servir de points d’appui à des cordes afin de dessiner des formes géométriques apparemment simples, mais insidieusement complexes, pour tracer, sur et en avant du mur, des itinéraires orientés aux quatre points cardinaux. Ce travail « in situ » retrouvera les installations dans la nature que Richard Nègre avait réalisées au cours de l’année précédente. Ces « cordages » inscrivaient au sol des enclos balisés par des sangles fluorescentes. Encore une fois, des points d’intersection sont reliés entre eux pour tracer des repères, sans autre fonction que de marquer des territoires d’illusion.
Ma visite dans l’atelier s’est terminée devant la projection d’un film vidéo baptisé très pertinemment « sous l’escalier ». C’est alors que grâce au mouvement réel de l’animation, j’ai pu faire le point sur ce que cette oeuvre contenait, à la fois de présence immobile et de mouvance évolutive.
Point de non retour, au point d’oublier la démarche minimaliste du point de départ, pour ne retenir que la complexité de ce point de saturation... à tel point que je ne peux plus échapper à cet atelier, donc à cette œuvre... point barre !

Bernard Point, janvier 2008

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