Laurent Mazuy

Diaphanes

du 9 février au 20 mars 1999


Laurent Mazuy


né en 1965
4 rue de Malte
45000 Orléans
02.38.53.47.87
Ateliers OULAN-BATOR
20 rue des Curés
45000 Orléans
Diplôme des Métiers d‘Arts - gravure d‘ornement
Diplôme de l‘École Boulle

Expositions personnelles
1999Diaphanes, Galerie du Haut-Pavé
1998Regards, Maison de la Musique et de la Danse, Saint-Jean-de-la-Ruelle
1997Peintures, Centre Charles Péguy, Orléans
1994Peintures, Galerie Utopias y Copias, Chartres
Expositions de groupe
1999Entrevue 4, Centre d‘Art Contemporain, Orléans
1997L‘extra c‘est exquis, Galerie Édouard Manet, Gennevilliers
Intervention de 34 artistes en vue de constituer une pièce éphémère sur le principe du «Cadavre Exquis»
1996Palette, expositions dans la ville, Saint-Jean-de-la-Ruelle
Installations dans un lieu industriel


Avec Laurent Mazuy, il y a des taches, et des bandes, qui circulent. De haut en bas, et de droite à gauche, mouvement vertical, et latéral - ce pourquoi le tableau est construit : concentrer l‘intensité, et toujours ou souvent avec la question du centre (même si le centre peut être à droite, en bas ou en haut). Ici même le tableau le plus grand n‘est cependant que le compagnon d‘un autre, le pendant (à prendre dans le sens temporel ; pendant que ça circule là ; ça bouche aussi à côté...). À une autre forme objectale de circulation ; par la chaleur chromatique. Il y a bien une chaleur, d‘abord des tons, des taches, sur du vert. La forme objectale ? Simplement l‘objet. Car ce sont bien des objets que nous voyons, en-deça ou au-delà l‘a-priori affectif. Des objets mouvants. Les objets s‘assemblent : soit en communauté (grand format), soit en monade (petit format). Il y a communauté et (regroupement d‘individus isolés) ou un ensemble et des pièces détachées ou détaillées. Ou bien des raccourcis (on trouve ce terme, qui serait le contraire de l‘homothétie à propos de Michel-Ange). Circulation arrêtée ou active ; c‘est selon la porosité de l‘antre, l‘aspect réfléchi : comment vais-je entrer là-dedans ? N‘entrez pas. Posez vos yeux, bougez-les ; ça remue, ça s‘intensifie ; ça attend. «L‘objet de la vue, c‘est le visible. Or le visible est en premier lieu, la couleur, et, virgule, en second lieu, une espèce d‘objet qu‘il est possible de décrire par le discours, mais qui, en fait, n‘a pas de nom. Toute couleur a en elle le pouvoir de mettre en mouvement le diaphane en acte, et ce pouvoir constitue sa nature». (Aristote, De l‘âme). L‘instance n‘est que le clin d‘oeil diaphane d‘une opportunité ; d‘une corps-respons-danse entre tel signe et tel autre. À la couleur, la lumière, le diaphane, Laurent Mazuy pourrait vous dire qu‘il tient la peinture pour un problème d‘espace. Non pas l‘espace/support mais l‘espace entre nous et le tableau. Plus fondamentalement ce serait la question de l‘espace qui est préservé (ou par) entre l‘art (ici le tableau) et l‘homme. Et curieusement, cet espace (double) se trouve être interrogé par les formes les plus simples ; la ligne, et le cercle, plus ou moins épaissis ou allongés ; bien sûr, of course, course de la lumière nycthémérale : il faut compter avec l‘ensemble de la lumière quotidienne sur cet autre derme investi. Par exemple une pluie d‘atomes épicuriens. Des ombres sensibles, des patates multicolores.

Fabrice Bouthereau, 1998

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