En parallèle avec Jeune Création,
un choix du Haut-Pavé

Wernher Bouwens
Bruno Supervil
Pascal Houdart

du 5 au 16 février 2002


Wernher Bouwens

11 villa Brune
75014 PARIS
01.45.39.72.49



Dans mes tableaux, des surfaces transparentes se superposent pour obtenir une lumière proche de celle qui traverse les vitraux ou de celle émise par la télévision.

Wernher Bouwens


Pascal Houdart

220 rue du Faubourg Saint-Martin
75010 PARIS
01.42.05.30.30



Univers confidentiels
Une femme rêve, se baigne, s‘offre dans la nature au regard du photographe. Le sujet est originel, attaché à la peinture et à la photographie comme l‘ombre l‘est au corps. Autant dire qu‘il a, pour l‘auteur comme pour celui qui regarde, l‘attrait de l‘intouché, de ce qui reste inaltéré alors même que chacun s‘y mesure.
Par leur titre, les Univers confidentiels de Pascal Houdart embrassent donc dans un oxymore proustien, non seulement le cosmos et le cosmétique, l‘humus et l‘humain, mais une expérience somme toute commune de la nature mêlée de la quête de souvenirs intimes. Entre Loir-et-Cher et la forêt de Fontainebleau, l‘espace qu‘il a choisi est tout le contraire de l‘exotisme culturel ou social qui gouverne aujourd‘hui notre appétit d‘images. Son esthétique trouve ses racines dans cette grande veine mélancolique et mystique qui, de Caspar David Friedrich à l‘école de Barbizon, traverse le XIXe siècle en ouvrant la voie de l‘impressionnisme. Par son goût pour le motif et la promenade, Houdart est donc plus proche de Rousseau — Jean-Jacques comme Théodore — ou de Constable que des orientalistes.
Parce qu‘elles n‘ont pas vocation à défrayer le chronique de l‘instant, il y a de fortes chances que ces images paraissent au premier regard un peu déjà vues. Il faudrait s‘interroger sur ce dont nous détourne notre goût en réclamant toujours davantage de surprises. On peut croire que ces ruptures successives que prône l‘art d‘aujourd‘hui privent notre imaginaire d‘importants points d‘ancrage de la mémoire. Ou, pire encore, qu‘il ne peut subsister d‘autres histoires du regard que celle qui se fait l‘instrument de la vogue. Les photographies de Pascal Houdart agissent à l‘inverse. Elles nous parviennent chargées d‘une histoire qu‘elles ambitionnent plutôt d‘exalter que de refouler. Mais cette hospitalité pour le don des morts 1 n‘est pas seulement une affaire d‘esthétique. C‘est aussi une règle de vie que Pascal Houdart applique à sa relation avec la nature. Ici, la tour en ruines d‘un château jamais achevé ; là un champ travaillé par des générations de paysans ; quelque noyer préservé au milieu des labours ; ou encore un fragment de nature vierge que, siècle après siècle, la sagesse des hommes s‘accorde à conserver tel quel... Nous savons tous combien au détour d‘une promenade, un lieu peut tout à coup se charger de mystère pour devenir le motif d‘une véritable rémanence. La prise du lieu sur nous-mêmes n‘est plus alors seulement pittoresque mais existentielle.
Ce déjà-vu-là n‘est pas le fruit d‘un regard mal éduqué. C‘est une invitation à une expérience ontologique semblable à celle à laquelle nous convie encore le XVIIe siècle dans ses paysages ou ses vanités. Qu‘une femme se baigne, rêve ou s‘offre dans la nature, et d‘emblée le coeur est frappé de ravissement et de mélancolie.
(1) Le Don des morts, Danielle Sallenave, éd. Gallimard, 1991

Camille Saint-Jacques, décembre 2000


Bruno Supervil

55 boulevard de Charonne
Les Bouleaux
75011 PARIS
01.43.79.72.24



Exposer, c‘est s‘exposer. Il s‘agit de soigner l‘aspect extérieur des choses pour mieux raconter un voyage intérieur.
Mes sources d‘inspiration principales sont les arts primitifs et la nature. Les matières vivantes et inertes constituent une influence pour mes créations, qu‘il s‘agisse de végétaux, d‘animaux, d‘insectes, ainsi que d‘imagerie médicale, astronomique... Mes principaux centres d‘intérêt sont liés à la complexité, l‘ambiguïté des êtres et des choses et leur universelle évolution. Ainsi, le bois est mon matériau de prédilection, parce que organique, naturel et universel. Cependant, toutes les qualités intrinsèques des matériaux m‘intéressent : l‘élasticité du caoutchouc, la malléabilité de la pâte à papier, la transparence de la fibre de verre...
Le plus souvent, c‘est le matériau qui m‘inspire, qui agit comme un déclencheur d‘imagination : sa forme, et surtout sa texture, ont une grande importance. Je décide de faire avec, et de créer en correspondance avec mes préoccupations du moment, par coups de coeur. Ce qui m‘intéresse, c‘est d‘agiter les bras, de me laisser porter par le mouvement instinctif et le moins réfléchi possible.

Bruno Supervil

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