Saraswati Gramich

"Le musée d‘histoire peu naturelle"

du 25 avril au 20 mai 2006


Saraswati Gramich

Née en 1967 à Colombo (Sri-Lanka)
Nationalité allemande
14 rue Cacheux
92400 COURBEVOIE
01 43 34 51 04 / 06 84 59 70 43
saraswati.g@wanadoo.fr
saraswatigramich@hotmail.com
http://www.geocities.com/saraswati_gr

Formation
1998-99Maîtrise en Arts Plastiques, « Master of Arts in Fine Art», Royal Melbourne Institute of Technology (RMIT)
1996Licenciée avec distinction en Arts Plastiques (peinture), «Bachelor of Arts in Fine Art (Painting) with Distinction», Royal Melbourne Institute of Technology (RMIT)
1993-95Diplômée en Arts Plastiques (peinture), «Diploma in Fine Art (Painting)», LASALLE-SIA College of the Arts, Singapore
Prix
2003Prix de Sculpture, 48e Salon de Montrouge, France
Expositions
2006«Le musée d‘histoire peu naturelle», Galerie du Haut Pavé, Paris
2004Sculptures en Plein Air, Installation à l'Hôpital Corentin-Celton, Issy-les-Moulineaux, France
Accrochage de Printemps, L'Atelier KP5, Ivry-Sur-Seine, France
49e Salon de Montrouge, Salon européen des jeunes créateurs, Montrouge, France
20036e Triennale Mondiale de l‘Estampe Petit Format, Chamalières, France
48e Salon de Montrouge, Salon européen des jeunes créateurs, Montrouge, France


Acarien, 2003, paille, baguettes en métal, diamètre 30 cm et 12 cm


Musée d‘histoire peu naturelle, 2006, matières diverses, dimensions variables

Les parasites Saraswati Gramich
«Je suis ravie si je peux envahir un espace, plus l‘espace est grand plus je suis motivée à l‘habiter, mais si l‘espace est petit, je l‘envahirai quand même.»
Elle a dû apprendre des insectes, ou peut-être des lianes grimpantes, cette aptitude à l‘invasion et à l‘adaptation. Quand on vient d‘Indonésie, pays de la démesure des formes vivantes et paradis de l‘insecte, où chacun vit avec un «Baygon» dans la poche prêt à dégainer, on développe une certaine admiration pour la force de survie de ces parasites.
Survie : un mot dont tout le monde connaît bien le sens, chacun tente de résister à toutes formes de menace, l‘univers est hostile. La catastrophe est omniprésente, tout le monde vit avec. Les volcans sont juste au-dessus, tout le pays n‘est qu‘un volcan, c‘est la respiration de la terre.
Alors, il faut vivre conscient des dangers, vigilant, le regard exercé à surveiller les moindres signes, la moindre vibration, le moindre bouton sur le visage. Il ne faut rien négliger. Et, comme tout importe, rien n‘importe vraiment. On ne peut que célébrer ce qui nous dépasse.
On vit avec cette conscience aiguë de l‘instabilité des choses, de leur fragilité mais aussi de cette puissance extraordinaire à survivre, quoiqu‘il advienne.
C‘est le principe fondateur de la vie, il y a cette force mystérieuse commune à toute forme de vie de s‘adapter, réagir, séduire, se développer, muter, envahir... Aujourd‘hui, nous sommes en train de découvrir la fragilité de cette alchimie.
Dans le monde de l‘invisible, observons la résistance de certaines bactéries ennemies, par ailleurs d‘autres nous sont indispensables, notre corps en abrite un grand nombre, des «bactéries amies», contrôlant la colonisation des bactéries nuisibles.
Dans la symbiose, toute forme de vie a besoin de l‘autre, il y a interdépendance. Cette notion est essentielle, derrière la survie se cache aussi la notion de territoire à partager, territoire d‘échange, de rapport aux autres, de don de soi. Moi avec les autres.
Mais, dans ce pays, comme dans beaucoup d‘autres, l‘homme venu d‘ailleurs est arrivé avec ses classifications, ses quantifications, son désir d‘ordre, sa science et son pouvoir de domination. Une fois parti, il a laissé derrière lui, le désordre, ou plutôt un ordre nouveau, fait d‘ambitions démesurées, où l‘homme est devenu un parasite pour l‘homme.
Mais, tout le monde sait que l‘homme n‘aime pas être dérangé, et l‘homme appelle parasites ceux qui le dérangent.

Marc Guillermin, 2006

index