Patrice Fort

Objets

du 3 mars au 28 mars 1998


Patrice Fort


né en 1966 à St-Germain-en-Laye
Atelier : 11 rue du Coteau - 94230 Cachan
Tél. : 06 22 92 79 35
http://patricefort.free.fr/
patricefort@free.fr

Formation
1991Licence d‘Arts Plastiques, Paris VIII
1990Diplôme de l‘École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, ateliers Gäfgen et Kermarrec
Expositions personnelles
1998Galerie du Haut-Pavé, Paris
1997Objets sans objet, Sens
1994Dessins, peintures, objets, Le Frigo, Paris
Expositions collectives
1997Salon de la Jeune Peinture, Paris
1996Regard(s) d‘aujourd‘hui, Langueux
Ruban rouge à la Plage, Manufacture des Oeillets, Ivry
Salon de la Jeune Peinture, Paris
1990Atelier Gäfgen, Galerie de la Maison des Beaux-Arts, Paris
1989Centre d‘Arts Plastiques Albert Chanot, Clamart
Galerie Michèle Broutta, Paris
1988SAGA, Paris
Exposition E.N.S.B.A. / École des Beaux-Arts de Sokei, Tokyo
Publications
1997Izo Kwon & Jin-Sung Kim, in Nouvel Objet III, Séoul, Corée
1996Philippe Carteron, in catalogue Jeune Peinture, Paris


Objets inutiles
J‘éprouve certaines difficultés à dénommer mes réalisations. Sculpture me semble mal adapté car trop proche de la tradition et des matériaux classiques ainsi que par le geste sous entendu. Machin ou chose me plaisent car ils mettent en évidence une impossibilité de nommer, mais ils sont réducteurs et trop péjoratifs. Pour le moment, je me suis arrêté au terme d‘objet. Mes objets participent des mêmes modes de construction que ceux du quotidien : ils s‘ouvrent, se ferment ; ils s‘assemblent, se démontent. Ils ne sont pas figés dans une forme unique. Ils se situent entre deux états limites : un état amorphe où la forme est déjà présente mais de façon latente ; et un état sous contrainte ; c‘est par cette contrainte que la forme peut exister dans l‘espace. Mais ce terme d‘objet ne convient peut-être pas parfaitement, car d‘un objet on attend le plus souvent qu‘il remplisse une fonction, alors que mes objets ne font que suggérer des fonctions possibles ; ils sont sans efficacité.
Formes et matériaux
Mes objets naissent le plus souvent d‘un intérêt, généralement tactile, pour un matériau particulier ou pour l‘association de plusieurs (carton, plastique, bois, métal, rivets, vis, boutons-pression, ...). Je ne peux pas m‘arrêter à un matériau particulier ou à une technique ; j‘aime aller sur des terrains qui me sont inconnus. D‘abord je cherche le meilleur compromis entre les matériaux, les moyens techniques et la forme. La forme doit être en accord avec le matériau, elle est à mi-chemin entre les capacités mécaniques du matériau et mon propre univers formel. Cette liberté, face au choix d‘une technique ou d‘un matériau, me sert à jouer des apparences. Dans mes réalisations, on peut reconnaître des formes proches de celles d‘objets du quotidien ou de structures issues du monde animal ou végétal. Ainsi, ils provoquent diverses associations d‘idées, sans parvenir avec certitude à un sens précis sur lequel chacun pourrait s‘entendre.
Entre objets et choses
Notre regard est conditionné à reconnaître les choses : nous classons, étiquetons, nommons. Mes objets cherchent délibérément à échapper à ce type de regard. Ils se situent entre de multiples reconnaissances possibles. Ils déçoivent la certitude des noms, ils restent parmi les choses sans utilité ni fonction. À chacun de choisir arbitrairement un sens possible tout en sachant qu‘il ne pourra jamais être ni complet ni tout à fait satisfaisant.

Patrice Fort, mars 1998

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