Charles-Henry Fertin

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du 5 au 30 janvier 2010


Charles-Henry Fertin

Né en 1982 à Angers
12 rue Jean Dolent
75014 PARIS
06 31 66 13 34
fertincharleshenry@gmail.com
Formation
2008-09Post-diplome à l’ENSBA
2007Obtention du DNSAP des Beaux-Arts de Paris
2006Étudiant en échange dans l’école des Beaux-Arts de Kumasi- Ghana
2005Obtention du diplôme 1er cycle des Beaux-Arts de Paris
2002-07Étudiant à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, atelier Vincent Barré
2001-02Année préparatoire aux ateliers de Sèvres
Expositions à venir
« Anjou-Hongrie-Trois peintres hongrois en Anjou : Atila, Molnar, Nem's et Sept jeunes artistes angevins » en Hongrie, septembre 2010
Exposition collective au Centre Culturel de République Tchèque, 2011
Exposition collective au X COMA à Xi’an en Chine, mai 2010
Exposition collective « reset » en collaboration avec Bertille Bak à la Fondation Ricard, janvier 2010
Exposition collective au Centre Culturel de Belgrade, 2010
Expositions Personnelles
2010“ + - ”, Galerie du Haut-Pavé, Paris
2008« L’impassible fragment » à La Générale en Manufacture
2006« In between » à l’Alliance Française de Kumasi , Ghana
2005« Amplification » à la galerie gauche de l’ENSBA
Expositions Collectives
2009Journées du Patrimoine dans le jardin de l’Elysée
En collaboration avec Bertille Bak au CRAC Alsace
« Anjou-Hongrie » à l’Hotel Bessonneau- Conseil Général – Angers
En collaboration avec Bertille Bak au LAB-LABANQUE, centre d’art de Béthune
2008« L’eau et les rêves » - les Tanneries d’Amilly
Commande de sculpture pour un événement « Véolia »
2006Exposition événementielle de la PACA – château de la Tuffière - Anjou – sept. 2006
2005« Chers confrères » - galerie Marcel Duchamp, Yvetot
« Au coin de l’œil » - festival de Langlade, Lozère
« Propagation sonore » à la galerie gauche de l’ENSBA
2004Résidence à la galerie De Vreeze – parc de sculptures Le Besset, Ardèche

Charles-Henry Fertin

Charles-Henry Fertin

Charles-Henry Fertin

Charles-Henry Fertin

Charles-Henry Fertin


Une chose est vraie
lorsqu’elle est productrice
d’autre chose.
Goethe

Curieux anthropologue, ce Charles-Henry Fertin, qui scrute l’espace infime persistant invariablement entre deux proches, qui souligne l’interstice indéfectible distinguant irrémédiablement deux intimités, qui pointe le lieu du mystère absolu.
Metteur en scène – et en abyme – de souffles infimes et de frissons impalpables, de battements de cils et de perles de rosée, ce sculpteur sublime le contact, le toucher.

« La micro-vibration presque imperceptible mais dérangeante », tel est le sujet, abordé de manière méthodique. « Observation, raisonnement, application » : Fertin polit le bois et patine le métal jusqu’à ce que les surfaces des formes qu’il invente paraissent échapper à l’adhérence. Voire à la pesanteur.
L’inframince, cette notion imaginée par l’artiste Marcel Duchamp, magistralement analysée par le philosophe Georges Didi-Huberman et l’historien d’art Didier Semin – « une phénoménologie des choses inaperçues », « un séjour dans l’imperceptible » – est ici à l’œuvre.

Chantre de l’entre-deux, Fertin confronte aussi des valeurs paradoxales. Telle forme entièrement métallique semble souple cependant. Tel cercle, à bien y regarder, est construit uniquement à partir de fragments de droites. Tel volume, infiniment statique à première vue, est en fait à peine mobile ou légèrement sonore. Tel plat paraît se plisser. Tel dur semble se liquéfier. Telle structure, encore, est tramée de manière si dense qu’elle paraît une masse. Un dedans se fait dehors. Etc.
« Équilibres instables, déséquilibres stables, voilà ce qui m’intéresse ». Tout est ici épreuve et preuve de relativité, provocation de coexistences improbables, inédites.

Bricolage essentiel, au sens où l’entend l’ethnologue Claude Lévi-Strauss, le travail de Fertin est fondé sur la logique industrielle du gabarit. Chaque sculpture est un objet laborieux, issu de gestes répétitifs, et semble – « autre paradoxe » - toutefois ludique, voire spontané. Toutes ces cales décalées, tous ces cocons inhabités, évoquent des accidents naturels, des croissances vitales, des « équilibres en ébullition ».<∕p>

Il faut encore souligner l’élasticité du silence que les installations de Fertin génèrent, et partagent avec les fresques Piero della Francesca, les dessins de Georges Seurat ou les sculptures de Constantin Brancusi.
Hommage aux « mouvements sans déplacements, comme ceux que l’on perçoit en écoutant de la musique », chacune des œuvres de Fertin suspend le temps, arrête l’image. Chacun de ces volumes est une petite mort qui nous rappelle la grandeur de la vie.

Françoise Monnin, Historienne d’art, rédactrice en chef du magazine Artension

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